"Visages du Liban"Exposition à Brest du 8 février au 2 mars au profit du "foyer de l'amitié à Zahlé
Bonjour,
je vous informe d'une exposition intitulée "VISAGES DU LIBAN " qui se tient jusqu'au 2 mars 2007
à Brest au Patronage Laïque Municipal du Pilier Rouge
2 rue Fleurus
29200 Brest
Une épouse née à Zahlé,ville située à l'est du Liban dans la plaine de la Békaa,la découverte du pays il y a quelques années,les amitiés et les liens tissés, voilà certainement pourquoi la guerre de juillet ne m'a pas laissé indifférent.
L'exposition est une galerie de portraits réalisés en septembre 2006.Aprés les évènements dramatiques de l'été,j'ai souhaité aller à la rencontre d'anonymes de gens ordinaires qui sont et font le Liban,rêvent dans leur grande majorité de pouvoir vivre en paix dans leur pays et sont pour l'heure souvent confrontés à la difficulté de trouver un emploi,d'assurer la scolarisation des enfants,d'accéder aux soins,de reconstruire.....
Rencontrer pour mieux connaître et mieux comprendre. Cette expo propose de partager quelques unes de ces rencontres.
Si l'exposition invite à porter un regard un peu différent,plus solidaire,sur le Liban et permet de trouver quelques parrains pour contribuer à la scolarisation d'enfants du "Foyer de l'amitié" à Zahlé,alors l'objectif sera atteint.
Pour ceux qui ne peuvent s'y rendre,retrouvez l'intégralité de l'exposition sur
http://liban.viabloga.com/ d'ici quelques jours.
Amicalement
Christian
Photos de l'expostion "VISAGES DU LIBAN"
Place de l'Etoile,face au parlement,la douleur affichée sous des yeux innocents....
<< Cana: Jésus,premier miracle;Israël, second massacre.>> Toute la violence de la réaction de l'état d'Israël à l'agression du Hezbollah est exprimée en quelques mots. Le 30 juillet 2006, 28 personnes,dont 16 enfants, meurent sous les bombes.
Depuis l'assassinat de Rafik Hariri,les épreuves se succèdent pour le Liban. Aujourd'hui le doute et l'inquiétude se sont installés dans la population...
Les conséquences économiques et sociales de la guerre sont considérables. La crise économique est encore plus vive. Malgré le cumul de plusieurs activités professionnelles,la situation de Naji est précaire. Il ne peut plus payer la scolarité de ses enfants dans des écoles privées; l'année d'école primaire coûte 2300 000 livres soit environ 1100 euros . Le salaire moyen au Liban se situe vers 240 euros. Ses filles devront donc intégrer l'enseignement public qui, de l'avis général,est totalement défaillant. Les sacrifices faits par les familles pour payer les études des enfants sont souvent importants.
Habib est gardien d'une plage privée épargnée,sous l'effet des courants,de la marée noire.Avec le départ des touristes,l'activité est presque nulle.Sans salaire depuis juillet,il ne veut pour rien au monde quitter son coin de paradis . Au fil de la conversation il lève le voile sur certains pans de sa vie. Il raconte comment,membre des forces libanaises pendant la guerre de 75 à 90 , il a déposé les armes le jour où les milices chrétiennes se sont déchirées.Depuis,il ne veut plus entendre parler de guerre.Puis il évoquera l'occupation syrienne et ce jour où,pour avoir tenu tête à un officier,il sera amené au poste où on lui brisera le coude pour lui apprendre les bonnes manières ...
Evoquant les différents partis politiques libanais: << il y a l'équipe orange,la blanche,la verte, la jaune... Moi, mon équipe c'est celle du Liban. C'est le seul drapeau que j'ai mis sur ma maison.>>
Elles sont graphiste,prof de sport ou de dessin,contrôleur des impôts.Amies
d'enfance, elles partagent la même passioin du basket.
Chrétienne,chiites,ou sunnintes,elles soutiennent toutes le combat de la "résistance libanaise",
ne croient pas dans la mission de la FINUL,pensent que le pays devrait disposer des moyens
d'assurer lui même sa sécurité.Malgré la crise actuelle elles se disent optimistes quant à l'avenir.
Avec malice il nous fait remarquer ce qu'il a inscrit sur sa paillotte: " défense de s'asseoir sous peine de prendre un coup de pied." Mais c'est avec plaisir qu'il nous invite à le faire... En complément de sa retraite de l'armée,Mahmoud pratique avec son frère la pêche artisanale aux casiers. Ses enfants vivent à l'étranger, en Allemagne et au Canada. Aprés être rentré au Liban,l'un des ses fils vient de décider de repartir en Côte d'Ivoire. La crise actuelle,les difficultés économiques poussent de nombreux jeunes au départ.
<< On veut de nous nulle part parce qu'on est Libanais,musulman,chiite.Est-ce normal que nous soyons condamnés à rester pauvres?>>
L'ensemble du tissu économique et social a souffert de la guerre et de ses conséquences. Depuis juillet 2006 l'inflation dépasse les 13 % , le taux de chômage a doublé pour atteindre les 20 % et certaines enquêtes rappellent que 42% des Libanais vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Si vous lui demandez comment ça va,il vous dira avec un sourire "no problem." En réalité il a le sentiment que quelque chose s'est brisé avec cette guerre ,la tension est devenue permanente pour chaque libanais et difficile à vivre. . Mais Ayoub refuse l'abattement et continue,avec son frére,à se battre à la tête de son exploitation agricole. L'agriculture a été fortement touchée,les récoltes perturbées ou perdues.Sans parler des sous-munitions qui dans certaines régions sont disséminées dans les champs.
Georges,responsable d'une agence de voyage.Une énergie débordante , des projets plein la tête,mais a-t-il le choix dans un secteur sinistré par les évènements de l'été ?
Une fête pour les enfants organisée par Arc-en-ciel,ONG libanaise menant des actions au profit des personnes handicapées et initiant des projets de développement durable. Cette ONG fait un travail remarquable. Pour en savoir plus sur les programmes en cours et comment aider: www.arcenciel.org Le coup de coeur de ce voyage.
Réunion entre le Père Abdo Raad (2° à gauche),directeur du Foyer de l'Amitié, et les responsables d'une association caritative musulmane. Au centre,deux commerçants ayant obtenu du Koweit l'organisation d'un convoi d'aide humanitaire. La rencontre avait pour but d'évaluer la situation et les besoins des familles les plus démunies.
Une partie du groupe d'enfants libanais du Foyer de l'Amitié reçu en France le temps des vacances par des familles de l'Association "Enfants du Liban". Le séjour a duré un peu plus de longtemps que prévu du fait de la guerre et de l'embargo imposé au Liban. Ce jour là ils évoquaient devant la presse locale libanaise leur expérience.Mais l'équipe du foyer était amère: on venait d'apprendre le décés du frére de l'une des cuisinières de la structure.Militaire,il a été victime d'une bombe à sous-munition dans le sud du pays. Un danger qui va planer encore longtemps sur les populations.
Siège de la Croix Rouge à Zahlé . Issam (1° à droite de l'image)est éducateur au foyer mais aussi formateur à la Croix Rouge . Au mur ,la photo d'un jeune volontaire tué lors d'une intervention par un bombardement . Il avait deux jeunes enfants . Les valeurs de la Croix Rouge n'étaient pas celles des béligérants .
Mohamad est aveugle , confronté à des difficultés il prend conseil auprès de Issam
et de Rita l'assistante sociale du foyer.
Atteint de leucémie,leur fils de 2 ans est régulièrement hospitalisé à Beyrouth.
Les parents ferment alors leur boulangerie à Zahlé pour accompagner leur enfant.
Il doit subir une intervention en Italie. Le foyer va accueillir durant quelques mois
les aînés pour qu'ils restent pas seuls durant ces périodes et pour les soutenir au plan scolaire.
Les parents, illettrés,ne peuvent aider beaucoup leurs filles et la faiblesse des ressources menace le maintien de la scolarisation. A la demande des parents le foyer va assurer un suivi à domicile mais va également acheter les livres scolaires,trouver une école et assurer les déplacements quotidiens.
Les parents, illettrés, ne peuvent aider beaucoup leurs filles et la faiblesse
des ressources menace le maintien de la scolarisation. A la demande des parents
le foyer va assurer un suivi à domicile mais va également acheter les livres
scolaires, trouver une école et assurer les déplacements quotidiens.
Indra,étudiante à sciences po, et Jana, étudiante en assurances, font le constat d'un Liban déchiré et ne voient de perspectives d'avenir que dans un renouvellement profond de la classe politique
Les fractures entre communautés existent toujours , les peurs réciproques sont ravivées par la guerre et la crise politique . Les mouvements de solidarité exprimés pendant et aprés guerre ne suffisent pas à les réduire . Par des affiches, des banderoles , les quartiers de Beyrouth affichent leur appartenance. Deux banderoles du Congrés Populaire Libanais: "la foi est notre conviction, l'arabité notre appartenance, le Liban notre patrie" puis "Islam et chrétienté sont antinomiques au sionisme."
Je venais de lui demander comment elle voyait l'avenir de sa famille et du Liban;son sourire s'est éffacé et son regard semblait interroger un futur incertain . Le Liban sera-t-il toujours un sol qui se dérobe sous les pieds de ceux qui l'habitent ?
Ecrit par CHRISTIAN le Samedi 10 Février 2007, 14:13 dans "ACTU 2017/2018" Lu 6932 fois.
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