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Après 25 ans d'interruption Le bal des petits lits blancs comme à la belle époque ...

L'orient le jour juillet 1998

Comme d’autres prestations, le fameux Bal des petits lits blancs renaît de ses cendres de guerre. Il valsera mardi, dans les jardins enguirlandés du Palais Sursock. Un bal des petits lits blancs où se retrouvera tout le gratin mondain du pays dans la joie et la générosité, pour une bonne cause, la même depuis 1938: venir en aide aux enfants de la crèche Saint-Vincent de Paul des sœurs de la Charité. Avant d’aller plus loin, flash-back sur une histoire intéressante à plus d’un titre en ces temps où les nouveau-nés, délaissés ou indésirés, font l’objet d’un commerce éhonté. La «Crèche», seule habilitée officiellement à délivrer, en collaboration avec les autorités, un état civil, se désemplit au profit d’avocats et d’intermédiaires sans aucun scrupule qui font fortune. Les religieuses, à l’action surprenante d’abnégation, crient au scandale et l’Etat, lui, ferme les yeux et joue à Ponce Pilate. Mais revenons à notre sujet. Débuts 1848. Un nourrisson de quelques heures, c’est une fille, est trouvé endormi sur une poutre d’un chantier des sœurs de la Charité qui s’installaient à Beyrouth. Le bébé est receuilli et l’idée d’une crèche fait son chemin. 1928. La crèche devient réalité. Tout au début, les enfants étaient placés en nourrice, mais leur nombre augmentant, il devenait de plus en plus difficile de les caser. Les religieuses font alors bâtir une maison où les enfants sont accueillis jusqu’à l’âge de cinq ans, après quoi ils sont envoyés aux orphelinats de Zouk ou de Broummana. Quelque temps plus tard, un sous-comité des «Dames de la Charité» est constitué afin de s’occuper des enfants et de subvenir aux besoins grandissants de la crèche. «Nous nous réunissions pour coordonner notre action, nous visitions souvent la crèche et chacune d’entre nous prenait à charge un ou plusieurs lits», dit Leila Youssef el-Hani qui a fait partie de l’un des premiers comités. «Nous avons été les premières personnes au Liban à quêter dans la rue. Les gens n’étaient pas habitués à ce genre de spectacle. Nous nous postions surtout à Bab Idriss et avions des brassards avec la mention «Crèche» dessus. Les gens étaient surpris de voir des dames tendre la main et posaient des questions. Ils étaient beaucoup plus curieux qu’intéressés par le sujet. Et il fallait toujours expliquer. C’est alors que nous avons eu l’idée d’organiser un grand bal annuel dont les revenus iraient à la crèche». Comité Cette manifestation est rapidement devenue un événement national. Grâce au dévouement et au savoir-faire d’un comité composé notamment de :Sylvie Trad, Marcelle Hochar, Nadia Ménassa, Suzanne Karam, Georgette Saad Sehnaoui, Raymonde Tabet, Leila el-Hani, Liliane Khayat, Marthe Rizk, Renée el-Khoury, Tilda Ziadé, Georgettes Asseily, Alice Yared etc. Le bal s’est transformé en une véritable manifestation annuelle nationale... Tombola originale pendant le bal: des lots qu’il fallait pêcher à la ligne. Les jeunes qui avaient la chance de participer à ce bal se préparaient longtemps à l’avance avec nouvelle toilette et tutti quanti. Et comme tout le monde connaissait tout le monde, évidemment, les grandes banques et sociétés y allaient de leur aide réservant une partie de leur «sweesptakes» au profit de la crèche. Tout l’été était consacré aux préparatifs, le bal ayant lieu en septembre, généralement au Grand hôtel de Sofar. Mais il a été une fois l’hôte de l’hôtel Ambassador de Bhamdoun, deux autres fois du Saint- Georges puis du palais de Beiteddine (1964), lorsque les petits lits blancs de France sont venus faire leur 30e bal au Liban. La dernière édition d’avant-guerre a eu lieu au Casino du Liban (1974) sous le patronage du président Frangié. A cette période-là, Beyrouth vivait au rythme de trois grands bals annuels, tous trois à but humanitaire, ceux des Dames de la Charité, de la Croix-Rouge et enfin des petits lits blancs. Traditions Les temps ont bien changé, certes, mais les traditions sont bien ancrées en nous. La deuxième génération, ces jeunes filles qui avaient fait leur entrée dans le monde en accompagnant leurs parents à l’occasion de l’un ou l’autre des bals d’hier, devenues les femmes d’aujourd’hui, reprend le flambeau à travers un nouveau comité. Ainsi, 25 ans plus tard, on trouve sur la brèche Laure Doumet, Mona Rayess, Gilberte Abou Hamad, Yvonne et Claude Audi, Jeannine Saadé, Mimi Najjar, Josette et Alice Tamer, Dolly Trad et Joumana Debbané. Josette Hochar Kettaneh, présidente du comité des petits lits blancs version 98, explique que «l’action se poursuivra dans le même esprit, mais adaptée aux besoins d’une société qui a subi une grande mutation. Il s’agira donc pour nous de travailler sur deux fronts: moderniser et refaire vivre la crèche dans tous les domaines, tant humains que matériels, redéfinir les modalité et les lois sur l’amdoption». Mardi 7 juillet donc, on verra tout le beau monde libanais et beaucoup de belles toilettes dans les jardins du Palais Sursock, gracieusement mis à la disposition du nouveau comité par Lady Cochrane. Papou Lahoud, quant à elle, offrira un défilé de costumes libanais à travers les âges avec, pour mannequins d’un soir, les jeunes filles des dames du comité qui, au train où galopent nos jours, n’ont attendu personne pour faire leur entrée dans le monde. Au programme également de cette super soirée, la fameuse pêche à la ligne. Et pourquoi donc sacrifier à la nouveauté d’une tombola classique et sans charme... Une manifestation qui promet un bon redémarrage pour la Crèche, une aubaine pour des enfants qui n’ont personne au monde, et pourquoi pas une interpellation aux responsables dont les dames attendent toujours la coopération...

Ecrit par laurencia le Dimanche 10 Juillet 2005, 22:45 dans "LA CRECHE SAINT VINCENT DE PAUL BEYROUTH LIBAN" Lu 6867 fois. Version imprimable

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